Les livres

telegraphe-pouillet

Les éditions TERRACOL sont dirigées par Christian Désagulier avec Julia Tabakhova à la direction artistique..

Nous avons changé d’ère.. Nous sommes passés de l’analogique au numérique, de la lettre sculptée dans l’amourette à la lettre digitale.. Cela n’est pas irrémédiable, la coexistence est possible.. il est encore possible de pouvoir lire sans écran interposé au soleil pourvu qu’un peu d’ombre, ni satellite artificiel pourvu qu’au clair de la lune : c’est un point de départ..

Cailloux jetés à l’eau du lac, y coulent à pic ou ricochent, provoquent de l’onde au choc, durcissent l’eau au point d’impact, au point que l’on pourrait y marcher presque sur, là où se passent la concaténation des mots..

Rien de nouveau sur la terre ni sous le ciel étoilé sinon l’expérience d’autres façons de dire le même et peut-être un peu plus, une autre façon de lire, anthropoétiquement..

On voudrait y faire davantage de géographie que d’histoire à moins de géographie historique et d’histoire naturelle..

Aux nuits rouges, les rêves passés à l’agrandisseur, il y aurait des photographies sorties du révélateur, il y aurait des poèmes pour fixer la réalité : il y aurait ce qui s’appelle des poégraphies quand le jour allume la lumière avant la fin..

Des guides dans cette galerie de tunnels où nous sommes, dont les bouts incandescents sont derrière nous, devant nous des pics de lumière creusantes qui obéissent aux lois de de la réalisation..

L’inachevé, l’hypothèse, l’observation banale ou intrigante, énigmatique, espérée, attendue s’y consigne, des relations de terrain..

Il y a une poétique des plaques et des ondes que leurs entrechocs engendrent : de petits séismes se produisent alors au fond de soi dont les phrases conservent l’enregistrement des répliques..

TERRACOL parle de ce que l’on sait, devine, voit à travers, qu’importe le sujet pourvu que les mots y soient blutés, les grains de lumière fertiles, le noyau de la fatale dualité éclaté..

Les sciences et les techniques s’y racontent poétiquement, je, vous, nous, sciemment et téléologiquement la poésie, toutes exactes et humaines, c’est à dire faillibles, indescriptibles totalement, avec de ces combinaisons de mots qui élève la probabilité d’occurrence, miracle de la statistique, notre semoule quotidienne..

La science et l’art des mots, ce couple d’amoureux qui marche main dans la main, fait halte de baisers et poursuit son chemin en laissant derrière lui de ces phrases échangées par la bouche.. qui se poème..

L’approche de la fin de la vie sur terre oblige à reconsidérer les enjeux de sa diction : qu’au moins, nous ne soyons pas seuls au moment du ne plus pouvoir rien dire, que la compréhension de ce qui a été et de ce qui advient nous submerge de gratitude : remémoration prospective, a, e, i, o, u-topie..